Mercenaires : chapitre III.

Dès lors, ils ne s’étaient plus quittés. Marie avait rapidement porté son message, aidé par Franck qui lui indiquait les points à éviter. Elle était ainsi devenue la meilleure messagère de tout son groupe. Elle fut alors en charge de presque tous les transports. Elle était ravie car, de cette manière, chaque nuit elle retrouvait son Franck. La France, l’Allemagne, la guerre, la résistance, plus rien n’avait d’intérêt et d’importance. Ils étaient tout entiers consacrés à leur amour, très égocentrique certes, mais surtout inconditionnel. Il était devenu leur cause  et  pour elle comme pour lui, peu importait les messages, tout ce qu’ils retenaient c’était qu’ils leur permettaient de se voir.

La libération avait été une période très difficile pour eux. Face à l’intolérance voire la férocité de leurs pairs, ils se cachaient autant que pendant la guerre. Franck restait enfermé toute la journée. Il risquait la prison, la mort ; elle n’aurait pas manqué d’être tondue et dénigrée publiquement. Pourtant, elle avait été une résistante hors pair; amoureuse mais efficace !

Ils s’étaient alors enfuis vers l’Allemagne, espérant ainsi trouver un peu plus de compréhension ou du moins de tolérance. Mais très vite, ils ont compris que personne ne voudrait accepter ce couple. Les blessures de guerre étaient trop profondes.

Franck retrouva un ami d’avant guerre qui leur proposa de s’embarquer pour l’Amérique du Sud. La préparation du voyage fut simple : ils achetèrent de nouveaux papiers. Ils en profitèrent pour se déclarer mari et femme. Ils n’avaient pas besoin d’une tierce personne, ils s’organisèrent une cérémonie où ils furent les seuls invités conviés. Ils s’échangèrent les alliances et jurèrent un amour éternel.

Chapitre 3/7